Marc-Antoine Charpentier
Surnommé «le phénix de France» par ses contemporains, il est le plus grand maître de la musique sacrée, notamment dans le petit motet du 17ème siècle. La richesse de son écriture est sans égale. Charpentier est le seul à pouvoir s’opposer à Lully dans les diverses et complexes disciplines du théâtre et de l’Opéra.
Né et mort à Paris, Charpentier est attiré par l’ Italie des grands peintres. A Rome en 1650. Il fréquenta le Collegium Germanicum et « rencontra » la musique de Monteverdi, Victoria et Carissimi auprès duquel, pendant trois ans, il apprit le contrepoint, la polyphonie, le dialogue à deux chœurs, le style et la forme des histoires sacrées (dont Carissimi était le créateur). De retour à Paris en 1662, Charpentier fréquente les milieux italianisants de la capitale, qui se rencontraient à Saint André des arts chez l’abbé Mathieu. C’est là qu’il eut sans doute loisir de diffuser les œuvres de son maître.
En 1672, sur un coup de force Lully obtient une forme de monopole sur la musique de théâtre ce qui consomme sa rupture avec Molière qui choisit Charpentier comme musicien (Le Malade imaginaire , Le Mariage forcé , La Comtesse d’Escarbagnas ),. Charpentier collabore jusqu’en 1685 au Théâtre-Français notamment avec Pierre Corneille, Donneau de Visé et Thomas Corneille. En 1679, il est engagé par le Grand Dauphin à Saint-Germain afin de composer des messes pour sa chapelle. Il occupe ces fonctions pendant une dizaine d’années. À partir de 1680, il est maître de la musique de la duchesse de Guise pour laquelle il écrit surtout des cantates et des pastorales. C’est dans son hôtel du Marais, à Paris, ainsi qu’à Saint-Germain chez le Dauphin, que Louis XIV eut l’occasion d’entendre les œuvres de ce musicien, jusque-là tenu en marge de l’art officiel représenté par Lully. Le roi fut émerveillé par l’art de Charpentier; aussi lui fit-il verser une pension lorsque la maladie l’empêcha, en 1683, de concourir pour l’obtention d’une des quatre charges de sous-maître de la chambre royale; et l’on exécuta ses œuvres à Versailles. En 1684, Charpentier est maître de musique chez les jésuites de Saint-Paul Saint-Louis et il fait représenter régulièrement ses tragédies sacrées chez ceux du collège de Clermont pour lesquels il écrivit la plupart de ses œuvres religieuses. Au faîte de la renommée, il reçut des commandes de l’Académie française, de l’Académie royale de sculpture et de peinture, ainsi que de l’abbaye de Port-Royal. En 1698, il remplace Chaperon comme maître de musique de la Sainte-Chapelle, bien qu’il n’ait pas été prêtre; il occupera ce poste jusqu’à sa mort.